“Il ya plus de vérités dans vingt-quatre heures de la vie d’un homme que dans toutes les philosophies.”
Raoul Vaneigem, philosophe belge.
Dans l’après-midi, je suis allé au supermarché pour acheter un pot de beurre d’arachide crémeux. Arrivé dans l’allée numéro quatre, je fus déprimé par le prix affiché pour mon pot de 500 grammes de beurre d’arachide: $ 3,19 dollars canadiens La semaine passée, il était vendu à $ 2, 59 dollars canadiens dans le même supermarché. Qu’est-ce qui s’était passé de grave dans le monde en moins d’une semaine pour faire varier le prix de vente à la hausse de mon pot de beurre d’arachide?
Dans le but de comprendre, j’ai voulu partager mes inquiétudes avec un étudiant aux cheveux bruns; il y travaillait comme emballeur durant la saison estivale en vue de se faire des sous pour payer le prix de ses études:
« -Mon ami, pourquoi le prix du beurre d’arachide a augmenté cette semaine? », lui-demandais-je
-Euh, la crise financière, c’est sûr, monsieur! “, m’avait répondu L’étudiant travailleur.
Tout de suite, je fus déçu plutôt par sa réponse que par son ignorance. Alors, je ne lui ai pas posé une question de plus dans le but de trouver le coupable; celui qui faisait varier le prix à la hausse de mon pot de beurre d’arachide. Sans rien dire de plus, il me quitta avec un sourire candide, car une dame dans l’âgé d’or lui demanda de l’aide pour trouver l’allée de la bouffe pour les animaux.
Puis après, je me suis mis à regarder les étiquettes des prix des autres aliments comme le pain, sucre, le beurre ou l’huile d’olive. Je fus pris de frayeur, car leurs prix de vente étaient à la hausse pour varier de quelques centimes à deux ou trois dollars de plus.
-“Sommes-nous encore dans la crise financière”, “Est-ce que le prix du pétrole a augmenté au-dessus de 100 dollars américains?”, pensais-je.
La réponse était non. Ce matin-là, j’avais lu les journaux et regardé le journal télévisé : aujourd’hui, le jeudi 4 aout deux mille onze, il n’eut aucune attaque terroriste majeure ou désastre écologique dans le monde pour affecter la production d’arachides.
En dernier recours, je pensai à la dernière cause de la hausse des prix des aliments de base: l’être humain. Assurément, quelque part en Amérique, en Europe ou en Asie, quelques personnes étaient en train de jouer avec le prix des denrées alimentaires à la Bourse. Loin peut-être de soucier que l’accès à ces aliments de base était une question de vie ou de mort pour nous tous, ils continuaient à jouer à la Bourse avec le prix des aliments de base soit pour devenir riche, soit pour être quatre fois plus riche que le président de n’importe quelle nation ou chef d’entreprise sur cette planète.
Pendant ce temps, vous et moi devrons trimer dur pour un salaire misérable ou gelé tandis que les prix des denrées alimentaires augmenteront pour rejoindre les prix à la hausse du logement, du chauffage et de l’électricité. En conséquence, tous les jours, nous étions condamnés à manger notre pain quotidien avec sa saveur amère. Demain, nous devrions manger un morceau de pain avec une bouteille d’eau pour le petit déjeuner; ça c’est certain.
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Après cette réflexion vite faite, je me suis rendu à la caisse pour acheter mon précieux pot de beurre d’arachide crémeux avec un pincement au cœur, j’ai vu un couple de gens mariés avec trois enfants. En prêtant attention aux sourires de leurs enfants, j’ai pensé que ces enfants vivaient les derniers moments de leur vie. Demain, ces gosses seront des adultes, mais ils devront travailler deux fois plus fort que moi pour nourrir leur propre famille. Par conséquent, une goutte de larmes tomba de mes yeux: il n’y a pas d’avenir si on ne changeait pas tout de suite de système économique!
Aujourd’hui, vivre sur la Terre est impossible; c’est plutôt le verbe « survivre », car les dépenses étaient sans fin coûteuses pour les nécessités de base pour rester en vie avant de pouvoir vivre avec une certaine dignité humaine. Pendant l’ère soviétique, les Russes souffraient de la faim tandis que leurs usines surproduisaient des fusils d’assauts, des avions, des canons, des tanks et des bombes atomiques.
Dans la société capitaliste mondialisée, des gens mourraient de faim dans une société, où la nourriture était abondante, mais le prix de certains aliments de base était hors de portée pour certains catégories de personnes comme un étudiant endetté, un chômeur ou un itinérant, car il était soit décidé par les hommes parce que la nourriture était produite en vue d’un profit et non pour nourrir tous les êtres humains, soit le prix des aliments de première nécessité était prisonnier de quelques joueurs compulsifs dans le casino de la Bourse pour atteindre le sommet de l’opulence.
Bref, sans bruit, l’inflation du prix des aliments à la fois affamait et assassinait sans distinction de sexe, de nationalité ou de religion maints gens de pays riches comme de nations pauvres.
Écrit par :Vladimir Nicolas
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